Séjour à Madrid (I) : aujourd'hui au Prado

Publié le par excursionespana

 

 

[Notes prises dans un petit carnet pendant un séjour de quelques jours à Madrid, sous le simple titre de "Séjour Madrid.]

 

 

"Madrid, Madrid, Madrid,

Pedazo de la Espana en que naci por algo te hizo Dios la cuna del flamenco y del chotis..." Agustin Lara (1897-1970)

 

 

- Départ de Paris à bord du train Talgo Francisco de Goya le 27 mars à 19 heures 47. Au cours de la nuit, passage à l'heure d'été. Arrivée à Madrid Chamartin le dimanche des Rameaux 28 mars à 10 heures.

Achat d'un coupon de 10 trajets : 680 pesetas.

Correspondance à Plaza de Castilla pour Gran Via.

Nous trouvons une chambre à l'hôtel Cliper près du métro Gran Via, Calle Chinchilla, 6 : 7 500 pesetas la nuit, petit déjeuner compris.

Promenade sur la Gran Via, large artère bordée d'hôtels et de cinémas, étonnamment calme en ce dimanche matin. Sur une plaque apposée sur la façade de l'hôtel Tryp Gran Via, je relève que  "Desde el hotel Gran Via Ernest Hemingway escribio en 1936 sus mejores cronicas sobre la guerra civil Espanola - Febrero 1999" (Dans l'hôtel Gran Via Ernest Hemingway a écrit en 1936 ses meilleures chroniques sur la guerre civile espagnole - Février 1999).

Nous marchons jusqu'au musée du Prado. Avant de le visiter, nous prenons un chocolat et un croissant chacun : 680 pesetas.  

Nous achetons deux billets pour la représentation de mercredi à 18 heures au théâtre de la Zarzuela : 2 000 pesetas.

Nous rentrons à l'hôtel. A la télé, sur TVE 2, entre 19 heures 30 et 19 heures 45, Diego Martin lit des textes de Juan Goytisolo. Né en 1931, Juan Goytisolo "auteur lui aussi d'implacables reportages - Campos de Nijar (1960), La Chanca (1962) - et théoricien écouté - Problemas de la novela (1959) -, souligne d'un trait ferme le sens de la démarche suivie à la fin des années 50. En l'absence d'une presse capable de réellement informer, la littérature doit répondre à cette urgence : il lui faut "utiliser la plume comme une caméra", montrer et "faire comprendre" l'Espagne à toute une génération, née pendant la guerre et en passe maintenant d'atteindre sa majorité. De fait, après Juegos de manos (1954) et Duelo en el paraiso (1955), à la tonalité lyrique, la trilogie "El manana efimero" - El circo (1957), Fiestas (1958), La resaca (1958) - manifeste le souci de témoigner pour les plus défavorisés, tandis que La isla (1961) et Fin de fiesta (1962), écrits dans le droit-fil des préoccupations du réalisme critique, prennent à partie la bourgeoisie dont le romancier est issu." (1)

"El viaje duro catorce dias. Cuando fondeamos en Amberes era media manana y el capitan dio un permiso de veinticuatro horas. Yo sali a dar vueltas por la ciudad vestido asi, tal como voy ahora y, no se que pasaba, la gente se volvia a mirarme. Hablaban en frances, que se yo, en flamenco, crik, crak, como si trituraran clavos. Un marino amigo mio me acompano al barrio de las mujeres y, cuando entre en el, retrocedi, creyendo que me habia equivocado.

La calle estaba llena de vitrinas iluminadas con luces de colores y dentro de cada vitrina habia una mujer elegantisima, sentada en un salon. Ay, caray. Me apoye en la esquina con los brazos cruzados y me puse a reflexionar. Luego empece a caminar poco a poco, mirandolas de una en una y, aunque muchas me hacian senas con la mano, no me atrevi a entrar. "No, no es posible", pensaba : "esas damas no pueden ser mujeres de la vida." Y, como un tonto, rebotaba de una acera a otra, contemplandolas, cada una iluminada por una luz diferente, encerradas detras de la vitrinas, como sirenas dentro de un acuario." (2) 

 

- Lundi 29 mars : Promenade dans le quartier du Retiro sur les pas de Jorge Semprun. Passage par le marché aux livres, calle Claudio Moyano. Achat de trois Historia (en espagnol) dont un sur Charles Quint et un exemplaire du conte El Gato con Botas (Le Chat Botté) : "En una lejana aldea llamada Pocacosa de Abajo, acababa de morir el molinero. Dejaba tres hijos y el mayor, haciendo valer sus derechos, reclamo el molino ; el segundo, por razon de seguirle en edad, el burro, con el que prodria ganarse la vida. El tercero, ay!, tuvo que conformarse con lo unico que quedaba : un gato marrullero."  (3)

 

(1) Histoire de la littérature espagnole par Jacques Beyrie et Robert Jammes (PUF, 1994)

(2) Juan Goytisolo : fiestas (Ediciones Destino, abril 1958)

(3) El gato con Botas, Ch. Perrault (Ediciones A. Saldana Ortega, San Sebastian, Espana)  

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